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Tais toi et dors (n°2) : la Ferme Côte d'Or

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Session du 23 octobre 2009

En matière de dépenses inconsidérées, celle concernant le renouvellement de la Ferme Côte d’Or pendant la prochaine foire gastronomique est proprement indécente. 100 000 euros attribués comme un seul homme par tous les élus de la droite, au scrutin public.

Pierre Poillot est intervenu avec sérieux pour rappeler la gravité de la crise qui touche actuellement toutes les filières de production et fragilise tant d’exploitations. Réponse de la droite localo-locale : un coup de brosse à reluire à 100 000 euros pour l’élite qui s’en sort le mieux et qui ne connaît pas la crise… Pour notre part nous avons voté contre, fidèles en cela à notre souci d’apporter une aide réelle et pertinente aux problèmes rencontrés par les agriculteurs. A la place, j’ai proposé qu’avec ce crédit, les collégiens puissent aller visiter une ferme tous les ans. Pourquoi ne pas organiser une journée “fermes-ouvertes” en Côte d’Or et inviter les citadins à visiter une ferme ?

Intervention de la Pierre POILLOT, conseiller général de la Côte d’Or
au nom des élus du groupe des Forces de Progrès

 

L’an passé déjà, nous avions fait part de notre opposition au fait de dépenser 100 000 euros pour la Ferme Côte d’Or, une démarche qui nous paraît :

-indécente au regard de son montant ;
-inopportune par le contenu, une présentation de sujets d’élite ne conduisant pas à donner une image fidèle de l’argiculture de quelque pays que ce soit ;
- inopportune au regard de la crise de la FCO, et des autres problemes sanitaires qui frappaient durement les éleveurs de notre département.

Et nous avions suggéré alors de faire cette manifestation avec une dépense plus modeste et d’affecter le complément sur l’indemnisation des pertes dues à cette crise.

 

Cette année, au regard de la situation de l’agriculture en général, ce qui était indécent en 2008, devient pour le moins une provocation, presque scandaleux. Qu’on en juge par la situation des différentes productions, car aucune n’est épargnée :

- élevage bovin allaitant : les cours sont à des niveaux catastrophiques, plus bas qu’il y a 30 ans. Les conséquences de la FCO sont aujourd’hui plus fortes qu’en 2008 (baisse de fertilité, perte de jeunes animaux,…) et il n’y a plus d’indemnisation.

- élevage ovin : les mesures de rattrapage vont conduire à stopper l’accroissement des pertes, mais ne permettent pas d’avoir un revenu décent de cette production.

- La récolte céréaliere a certes été abondante mais l’effondrement des cours va se traduire par une chute significative de revenus, et le pire est à venir, pour toutes les “zones intermédiaire”, avec la prévision de la PAC 2010, qui peut avoir comme effet d’annuler la quasi-totalité du revenu disponible si les cours se maintiennent à ce niveau

- Quant à l’élevage laitier, dont chacun reconnait la charge d’astreinte, 365 jours par an, matin et soir, lui aussi, voit son revenu fondre comme neige au soleil, par application aveugle d’un mécanisme de définition des prix, non à partir des coûts, mais en déduisant du prix de vente décidé par la grande distribution, des coûts intermédiaires et de la marge qu’elle définit seule. Cette situation est d’autant plus injuste et inacceptable que cette production a fait d’énormes progrès techniques depuis 30 ans.

- Le secteur des fruits et légumes enfin est dans une situation comparable et la viticulture n’est pas épargnée.

 

En pareille situation dépenser 100 000 euros pour une opération de pure communication n’est pas acceptable.

Qu’on ne nous dise pas que c’est la faute de la ville de Dijon si le coût en est si élevé. Vous savez mieux que moi qui gère la Foire, c’est à cet organisme qu’il faut s’adresser ! Quant à l’impact auprès de la population, il faudrait pour que les citadins comprennent la réalité de l’agriculture qu’ils aillent dans les fermes, voir le quotidien des agriculteurs, pas qu’ils voient une ferme artificielle au coeur d’une ville.

Aussi soucieux d’une fidélité permanente à nos convictions, dans un monde où la domination de l’argent efface chaque jour les valeurs ancestrales de base issues de nos racines terriennes, nous voterons contre cette dépense. L’agriculture a besoin d’autre chose que d’un show de communication.

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