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Fret de marchandises : quel avenir pour la gare de triage de Gevrey ?

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J'ai participé mardi à la pose de la plaque déclarant d'utilité publique le triage de Gevrey organisée par la CGT ainsi qu'au débat sur la situation et l'avenir du fret en France qui a suivi. Le sujet est d'importance et pour cause :  installée depuis 60 ans à Gevrey, la gare de triage SNCF de Gevrey répond à elle seule à plus de 20 % des besoins nationaux de tri des trains de marchandises circulant en France.  Si pour le grand public, tous les trains de marchandise se ressemblent, sa constitution est une des activités de la SNCF, avec le transport des voyageurs. Son avenir est aujourd'hui compromis, la direction de la SNCF souhaitant abandonner le trafic des "wagons isolés".

 

Cliquer ici pour voir le reportage la rédaction de France 3 Bourgogne

Le plus simple à imaginer, ce sont les trains qui ont le même expéditeur et le même destinataire : 22 wagons marchandises sont sur les rails pour un seul et même trajet. Il y a aussi les trains composés de wagons expédiés par différentes entreprises à différents destinataires en différents points du territoire. Parfois plusieurs d'un coup pour les plus importants expéditeurs, parfois un seul pour les PME/PMI. Ces "wagons isolés", selon la terminologie des cheminots, représentaient les 2/3 du chiffre d'affaires en 2000, et plus que 43 % en 2009... Sur Gevrey même, force est de constater que l'activité fret a été divisée par 2 depuis 1997. Une baisse qui s'explique par les choix politiques de développement du transport routier et par un déficit d''exploitation structurel que ne veut pas supporter une entreprise soumise à concurrence. Certes, mais un service public, auquel l'Etat doit beaucoup et ne paye pas ses dettes ? Et les centaines de camions mis sur les routes et autoroutes pour remplacer les trains ?

Aujourd'hui, les orientations, malgré les affichages et déclarations gouvernementales, nous conduisent à l'opposé de la valorisation du service public et du réseau ferroviaire (selon le principe des petits ruisseaux qui font les grandes rivieres) : la direction nationale de la SNCF vient de faire savoir qu'elle demandait à se retirer d'un projet européen des principales entreprises nationales de transport ferré pour relancer le fret ferroviaire à l'échelle européenne. Il manque donc toujours une volonté politique réelle pour inciter les entreprises à préférer le rail à la route.

De nouvelles inquiétudes voient le jour et la CGT a décidé d'alerter l'opinion publique comme les élus sur ce sujet pour éviter la casse d'un outil historique.  Outre les menaces sur les emplois, évalués à 6000 en France par la CGT, c'est aussi la cohérence avec les conclusions du Grenelle de l'environnement qui sont en cause. Et le syndicat de nous rappeler que quand un camion produit 133 g/t/km de CO2, un train en produit 6 seulement.

 

La gare de triage de Gevrey en quelques chiffres

L'équipement
  • 4 voies de réception
  • 41 voies de débranchement
  • 12 voies de départ
  • Toutes les voies font 800 m de long.
  • 1 "bosse" pour un tri par gravité (plus rapide que le tri "manuel")
  • 1 plateforme multimodale
  • 1 raquette qui permet aux trains d'y accéder quelque soit leur sens de circulation, le triage étant ainsi accessible aussi bien par les voies venant du Nord, du Sud, que de l'Est.

 

L'effectif :
  • 15 conducteurs de manoeuvre
  • 202 conducteurs de ligne
  • 51 agents sédentaires
  • 50 aiguilleurs
  • 30 agents de l'équipement (pour l'entretien des voies et caténaires)
  • 52 agents du matériel remorque
  • et 18 visiteurs pour contrôler les trains et leur conformité
  • dont 210 cheminots basés au triage de Gevrey même

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