A l'heure du numérique, et de l'accélération des débits et des vitesses, on aurait presque oublié que la distribution de l'électricité peut encore poser des problèmes sérieux, d'un autre âge même !
Le législateur a en effet décidé, dans un souci de rationalisation, d'inciter dans chaque département une nouvelle organisation départementale des autorités organisatrices du service public de distribution d'électricité quand elle n'existe pas.
C'est le cas en Côte d'Or où notre département compte :
- 1 autorité qui regroupe 662 communes au sein du syndicat intercommunal d'énergie de la Côte d'Or (SICECO) ;
- 1 autorité qui réunit 38 communes au sein du syndicat d'électrification de Plombières ;
- 6 communes isolées, qui sont regardées comme autant d'autorité organisatrice du service public de distribution d'électricité par ERDF et l'Etat (Dijon, Chenove, Beaune, Longvic, Marsannay la Côte,et Chatillon sur Seine).
Où en est-on pour la Côte d'Or ? La concertation a été engagée sous l'égide du Préfet avec l'appui du SICECO comme de la Ville de Dijon. Pour aboutir à une autorité départementale, deux voies conduisent à ce but :
- une qui revient à élargir le SICECO aux autres autorités organisatrices de la distribution (les 6 communes isolées et le syndicat d'électrification de Plombières);
- une qui revient à créer un nouveau syndicat départemental, réunissant l'ensemble de toutes les communes dans une nouvelle structure. Dans les 2 cas, l'ensemble des communes du département devront délibérer pour se prononcer.
Chacune des 2 méthodes aboutirait au même résultat, mais elles présentent toutes les deux des possibilités et des contraintes différentes :
- dans le 1er cas, il faut que l'intégralité des conseils municipaux des communes entrantes ait délibéré positivement. Qu'un seul dise non, et l'ensemble de la procédure fait long feu et l'extension pourrait échouer, aussi petite soit la commune qui dirait non.
- dans le 2nd cas, celui de la création d'un nouveau syndicat, le préfet peut imposer, en cas de majorité qualifiée des communes, à une ou plusieurs communes récalcitrantes d'intégrer d'office ce nouveau syndicat. Mais il ne peut pas passer outre l'avis de Dijon, car cette commune représente plus du quart de la population départementale à elle seule.
Tous les maires de la Côte d'Or ont reçu une lettre très partisane de l'actuel président (de droite) du SICECO mettant en cause la Ville de Dijon. Réponse musclée en retour du Maire de Dijon.
Pendant des années, Pierre GOBBO avait géré le SICECO de manière consensuelle ; depuis l'installation de son successeur, arrivé suite à une OPA du Président du Conseil général et chaperonné par un salarié du CG, les méthodes ont changé. Ce projet de la transformation du SICECO que je découvre aurait mérité une information préalable plus complète et plus objective. Si l'on comprend bien, la question de la représentativité pose problème. Le Président actuel du SICECO propose un comité syndical de 190 délégués, excusez du peu. La Ville de Dijon aurait dans ce projet un délégué pour 9140 habitants et d'autres secteurs 1 pour 151 habitants. Cela, bien sûr, n'est pas acceptable. Un peu de sérénité et d'honnêteté intellectuelle devraient permettre de trouver une représentation équitable.
Lire la lettre du Président du SICECO
Lire la réponse du Sénateur-Maire de Dijon.



La pluie n'a pas démobilisé les élus du groupe des Forces de Progrès qui ont participé nombreux à un séminaire de travail consacré à l'agriculture départementale et aux agriculteurs à Soirans où nous avons été accueillis par Antoine Sanz, conseiller général, et Jean-Paul Vadot, maire de la commune. Déjà début juin, nous avions rencontré le Président de la Chambre d'Agriculture de la Côte d'Or. Et pour ce deuxieme rendez-vous thématique de l'année, nous avons commencé par recevoir Fabrice Faivre,
Cette première rencontre a été suivie de la visite d'une exploitation laitière, sur la commune de Villers les Pots, directement impactée par des opérations de réaménagement foncier lié à la construction de la LGV : à ce jour, alors que la ligne ferroviaire est construite et que circulent les trains de chantier, l'exploitant reste propriétaire de parcelles traversées par la ligne... Plus grave, le producteur laitier témoignait qu'avec 30 autres de ses collègues adhérents à la même coopérative laitiere, le groupe Danone leur avait appris qu'il avait décidé unilatéralement de cesser de leur acheter leurs productions. S'ils ont reçu des explications sur les motivations stratégiques de ce grand groupe, l'avenir de la production des 31 laitiers concernés reste tres incertain. "Que fait-on lorsqu'on vous envoie le croque-mort ?". Au moins a-t-il pu témoigner du peu de cas que les industriels font des structures coopératives et de leurs adhérents sur le terrain. Quand l'intérêt de la finance n'est pas du tout celui des hommes et de la société.
Dans une autre exploitation, à Flagey les Auxonne, c'est un agrobiologiste spécialisé en production de viande bio qui nous a reçus et présentés avec de nombreuses explications techniques et scientifiques l'intérêt et les méthodes de l'agriculture biologique. L'occasion de comprendre que si la vitesse à laquelle l'exploitation agricole devient rentable est plus lente, elle le devient pour plus longtemps et sans précariser ni destabiliser les milieux naturels d'une part ni être soumise à l'évolution des prix et aux contraintes imposées par les logiques de grands groupes industriels spécialisés dans les semences et engrais d'autre part.