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session du 19 novembre 2010

  • Finances du département : attention !

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    Session du 19 novembre 2010

    Retrouvez ci-dessous mon intervention lors de la discussion générale d'ouverture de notre session aujourd'hui.

     

     

    Monsieur le Président, mes chers collègues,

    La situation de notre département est assez semblable à celles des autres départements. A l’issue du dernier congrès national de l’Assemblée des Départements de France, les 20 et 21 octobre dernier, la résolution finale adoptée par tous les présidents de département a mis en exergue la situation financière très grave des départements dans notre pays.

    En cause principalement, le versement de trois allocations individuelles de solidarité (Allocation Personnalisée d’Autonomie, Prestation de Compensation du Handicap et le Revenu de Solidarité Active) que les départements versent pour le compte de l’Etat.

    Reprenons la situation en Côte d’Or pour ces allocations :

    Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)
    Charge nette 26 millions d’€ pour 9793 bénéficiaires
    Soit + 5.84 %

    Prestation de Compensation du Handicap (PCH)
    Charge nette de 4,6 Millions d’€ pour 919 bénéficiaires
    Soit + 55 %

    Revenu de Solidarité Active (RSA)
    Charge nette de 8.7 millions

    Total : 39.3 millions en 2011. Il avait été de 40 M en 2010.

    Ces trois prestations, qui relèvent de la solidarité nationale, ne sont pas maitrisables par les départements. Leur évolution n’est pas supportable.

    Dans les rapports soumis, j’observe de votre part une grande discrétion sur ces transferts très mal compensés. Alors qu’aucune action n’a été engagée par l’exécutif pour obtenir le remboursement de ce qui nous est dû par l’Etat.
    Vous n’avez plus aucune raison maintenant de ne pas défendre les intérêts du département.
    C’est votre devoir.

     

    Cette situation générale est aggravée par la réforme fiscale que vous avez votée :

    -  l’autonomie fiscale de la Côte d’Or a été réduite, sauf sur la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties.  Le reste des recettes sont désormais des dotations, dont le taux est fixé par l’Etat. Quelle recentralisation !

    - la forte diminution de notre épargne brute (c’est à dire de l’excédent de recettes de fonctionnement sur les dépenses de fonctionnement). Elle est tempérée par une remontée des droits de mutation de 1, 2 à 1,3 millions. Une divine surprise due au dynamisme de l’agglomération dijonnaise. Sans elle, l’épargne brute aurait été insuffisante pour couvrir le remboursement du capital.

    Vous  préconisez une  fois de plus pour 2011 de recourir à l’emprunt.

    L’encours de la dette de la Côte d’Or était en 2007 de 118,2 millions. En 2010 il est de 268,2 millions. Soit + 150 millions et + 127 % en 3 ans.

    Vous êtes Monsieur 150 Millions de dettes !

    Pour 2011, vous proposez donc d’emprunter encore 80 Millions d’€, à ajouter à la dette existante et qui porteront le total à 348 millions d’euros. Soit + 194 % par rapport à 2007.

    Ce faisant vous sous-estimez deux conséquences directes :

    • l’augmentation des intérêts qui va diminuer l’excédent et donc impacter sur l’épargne brute
    • l’augmentation du capital des emprunts qui va diminuer l’épargne nette.

    Comment pourra-t-on faire face aux autres engagements financiers du département, de près de 53 millions en 2011 et 2012 ?  De 78 millions de 2011 à 2015 ?

    Sur les seules autorisations de programmes, il restera 222.4 Millions à financer.

    Cette situation ne peut durer. Nous allons droit dans le mur.

    Il faudra prendre des mesures draconiennes et faire des économies sur le train de vie , différer des investissements que l’on ne pourra pas financer tous tout de suite. Bref, il faudra faire des choix : je vous inviter à vous rapprocher du président de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion du département de Saône et Loire à ce sujet. Une vraie volonté politique sera nécessaire.

    Apres avoir lu les documents que vous nous avez soumis, cela m’a fait penser à une chanson de Ray Ventura. «  Tout va très bien madame la marquise ». Vous dites « le Conseil général de la Côte d’Or ne se désengage pas ou ne désarme pas du champ social ». Or ce n’est pas vraiment notre perception ni celle des travailleurs sociaux sur le terrain.

    Quelques mots pour finir sur les  schémas  de cette session :

    • le SDADT  sur l’aménagement du territoire
    • le Schéma Enfance Famille
    • le plan départemental d’insertion
    • le Schéma Adultes Handicapés.

    Certains de ces schémas sont prêts depuis 2 ans.  Que s’est il passé depuis 2 ans pour en reporter sans cesse l’adoption ? Et tout d’un coup nous les présenter en session d’orientation budgétaire. Le débat d’orientation budgétaire aurait pu suffire à alimenter nos travaux.

    Pourquoi tant de précipitation alors qu’il n’y a eu aucun débat préalable entre élus en commission ? Nous nous posons légitimement la question, car vous le savez nous sommes à la veille d’un renouvellement cantonal.

    Leur contenu traite de grandes généralités, sur lesquelles il n’y a pas à revenir, mais  sans indiquer quels seront les moyens humains et financiers mis au service de ces politiques.

  • Aménagement du territoire : un schéma creux

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    Vous trouverez ci-dessous l'intervention de Pierre Poillot, conseiller général membre du groupe des Forces de Progrès qu'il a faite ce jour sur le schéma départemental d'aménagement du territoire adopté par les seules voix de la majorité UMP-Nouveau Centre.

     

    Monsieur le Président,
    Mes chers collègues,

    Sur ce schéma, pour être déçu, il faudrait avoir espéré. Or je crois que depuis les décennies pendant lesquelles on a assisté au dépouillement des territoires ruraux, malgré ma volonté et l’énergie que je tente de déployer sur ce sujet, je commence à douter de notre avenir.

    Notre département est sans doute l’archétype de l’écart entre une vaste « conglomération » Dijon Beaune dynamique, quelques villes petites ou moyennes et un vaste espace rural qui se vide inexorablement.

    Loin de moi l’idée d’opposer villes et campagnes, pour autant force est de constater que des pans importants de la Côte d’Or ont atteint un seuil critique, voire de non-retour, en terme d’équilibre : c’est la spirale bien connue du déclin. Moins d’habitants, moins de services et donc moins d’attractivité, moins d’activités économiques, moins d’habitants etc…

    Avec toute la précaution qu’impose la gravité de l’évènement de la Fontaine d’Ouche évoqué ce matin, ne peut on pas s’interroger sur le fait que d’avoir concentré tant de gens dans de grandes agglomérations et vider la campagne ne puisse contribuer à accroitre malheureusement les situations d’exclusion ?

    Ce schéma apporte-t-il une réponse à cette situation ?

    Le document que vous nous présentez ne contient certes pas d’éléments négatifs, mais :

    • il est tout de même léger et se réduit au mieux à une déclaration d’intentions :
    • le constat de départ reste sommaire : l’axe principal est l’hétérogénéïté des territoires. Rien de bien nouveau.
    • les orientations de développement , les 5 objectifs, répondent à notre sens surtout à une volonté d’effet d’annonce, mais pas de mesures concrètes.

    Si je m’arrête sur l’objectif concernant le territoire Auxois Morvan où se situe le canton que je m’honore de  représenter et de défendre, je lis « promouvoir une ruralité attractive intégrée aux dynamiques urbaines ». Cela ne me paraît pas de nature à rassurer nos concitoyens qui voient leurs services s’étioler de jour en jour en milieu rural mais aussi urbain.

    Au demeurant, la réforme des collectivités territoriales que vous évoquiez ce matin, va avoir des conséquences.  A ce sujet j’invite avec vos amis politiques à plus de cohérence dans vos déclarations. Le député de la Vème circonscription disait récemment en réunion cantonale « on va supprimer des cantons sur Dijon », exactement le contraire des déclarations du conseiller général sortant de Dijon V qui évoquait un rééquilibrage au profit de la population urbaine.

    Si je me reporte aux éléments connus, 530000 habitants divisés par 43 conseillers territoriaux, cela fera une moyenne de 13 000 habitants par canton en moyenne, avec une fourchette de plus ou moins 10%.

    Cette réforme va donc se traduire par la disparition dès 2014 d’un nombre élevé de cantons ruraux (dont celui que je représente mais cela la Côte d’Or s’en remettra !).

    Certes un rééquilibrage et/ou une modification des modes de scrutin était nécessaire, mais  tailler ainsi à la hache n’est sans doute pas le meilleur de cette réforme.

    Nous avons cherché dans ce schéma des éléments positifs. La dernière orientation « Tirer profit des infrastructures de transport et des réseaux de communication » apparaît à première vue comme plus concrète. Mais il est dommage de noter l’absence de lien avec les enjeux identifiés au niveau régional.

    Pour conclure, vous nous dites souvent que vous ne voulez pas concentrer 80 % de la population sur Dijon et Beaune. Mais je n’ai pas trouvé dans ce document d’éléments me permettant concrètement d’inverser cette tendance.  Nous l’avons bien compris, ce schéma reste surtout destiné à un effet d’annonce sans mesure concrète. D’ailleurs y en aurait-il eu, nos finances, nos compétences actuelles et la réforme des collectivités déjà évoquées nous le permettraient-elles ?

    Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons pas cautionner cette démarche.