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  • Justice ou arbitraire ?

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    Une démocratie qui abandonne l'indépendance de la justice est-elle encore une démocratie ? Depuis l'annonce par le gouvernement de la décision de supprimer le Défenseur des Enfants et la CNDS, elle se pose avec une actualité brûlante. Est-ce par hasard si de tous côtés cette annonce est si vivement critiquée ? L'Unicef, la Ligue des Droits de l'Homme, RESF,... on ne compte plus les prises de positions scandalisées, tant par la forme (aucune concertation préalable) que par le fonds. Une décision qui s'inscrit dans un contexte où il est beaucoup question de réformer la justice en France. Je vous (re)livre ce qu'en disait, il y a déjà plusieurs mois, Eva Joly dans un courrier adressé au Président de la République.

     

    “Monsieur le président,

    Supprimer le juge d’instruction ne constitue pas une simple réforme de notre système pénal, mais porte atteinte au plus haut de nos principes, celui de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique. Votre discours ne mentionne aucune garantie d’indépendance pour les enquêtes. Ce silence, dans un domaine qui constitutionnellement vous échoie, porte la marque du stratagème politique.

    Mais le verbe haut et toute la rhétorique du monde ne suffiront pas pour convaincre les Français qu’un parquet soumis aux instructions du ministre constitue une meilleure garantie pour le justiciable qu’un juge indépendant. Vous affirmez que notre pays est marqué par une tradition de “rivalité” entre le politique et le judiciaire. La rivalité n’est pas du côté des juges, elle est le fruit de la peur des politiques. Vous pensez que la légitimité politique prime sur tous les pouvoirs. Or c’est précisément pour contenir le désir de toute-puissance qui s’empare naturellement des gouvernants que les Lumières ont forgé le concept de séparation des pouvoirs. John Locke l’a observé justement : “C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites.” Il ne fait pas bon en France incarner une de ces limites. Plus d’un magistrat en France peut en témoigner.

    Qui peut encore croire que le juge d’instruction est “l’homme le plus puissant de France” ? Certainement pas vous, Monsieur le président. L’homme le plus puissant de France, c’est vous. Vous avez le pouvoir de faire saisir un tribunal arbitral qui attribue 285 millions d’euros à un de vos soutiens. Vous avez le pouvoir de déguiser une grâce individuelle à un préfet dévoyé en grâce collective.

    LE SPECTACLE DE L’IMPUNITÉ

    A de rares exceptions, en matière financière, il n’y a plus que des enquêtes préliminaires, et des dossiers bouclés dorment dans les tiroirs. La liste des enquêtes non effectuées est impressionnante : les soupçons de corruption à l’encontre de Christian Poncelet, ex-président du Sénat ; les flux financiers allégués de Jacques Chirac au Japon ; les fortunes apparemment mal acquises des présidents africains placées en France ; le rôle supposé de la BNP Paribas dans les montages corrupteurs au Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa La justice aurait dû enquêter pour crever l’abcès. Elle ne l’a pas fait, laissant se répandre le poison du soupçon et le spectacle de l’impunité. Une justice dépendante, c’est une justice qui n’ouvre pas d’enquête lorsque les faits déplaisent au pouvoir. Rappelez-vous du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Il n’y eut jamais aucune enquête ! Aucune condamnation ! Parce que le parquet ne le jugea pas opportun.

    Est-ce cette face-là de la justice qu’il faut faire ressortir au XXIe siècle ? Le juge d’instruction est le fruit de notre histoire. Il n’existe pas ou a disparu en dehors de nos frontières. Il peut évidemment être supprimé, mais à condition que sa disparition entraîne davantage de démocratie et non davantage d’arbitraire.

    Peu importe qui mène les enquêtes pourvu que les magistrats soient préservés des pressions ; pourvu que les investigations puissent être conduites, ne soient pas étouffées dans l’oeuf. Vous voulez confier les enquêtes au parquet ? Cela se peut, mais il faut alors rendre le parquet indépendant de votre pouvoir, ce qui, vous en conviendrez, n’a guère été votre choix. Les contempteurs des juges d’instruction affirment qu’il est impossible d’instruire à charge et à décharge. Si le parquet enquête, il héritera du même dilemme. A moins que vous n’ayez l’intention d’accorder aux avocats un pouvoir d’enquête… Non seulement la justice sera aux ordres, mais elle deviendra inégalitaire, à l’image de la justice américaine.

    En somme, vous aurez pris le pire des deux systèmes : l’arbitraire et l’inégalité. Face à un projet qui foule aux pieds l’idéal de 1789 d’égalité des citoyens devant la loi, face à une réforme qui risque de transformer notre pays en République oligarchique, à la solde de quelques-uns, j’appelle les Françaises et les Français épris de justice à la mobilisation contre votre projet."

    Eva Joly, ancienne magistrate

     

  • Réformer les collectivités

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    Ci-dessous la tribune parue dans l'édition de dimanche dernier au sujet de la réforme des collectivités territoriales.

     

    Tribune JCR 13 sept 09.jpg

     

  • Avenir de la Poste : la privatisation en marche

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    J’assistais mardi à Paris à une séance réunissant l’ensemble des présidents des commissions départementales de la présence postale. Pas moins de deux ministres y participaient également. Mais ce ne fut pas suffisant pour nous rassurer. J’y suis intervenu quand a été abordée la question de la transformation du statut de la Poste en Société Anonyme. D’autant que simultanément pèsent de réelles incertitudes sur le fonds d’amortissement, qui permet de financer les agences postales communales. Entre privatisation d’un côté et « municipalisation des financements » de l’autre, comment l’avenir préparé à la Poste ne pourrait-il pas nous inquiéter ? Pour financer sa modernisation et son développement, la Poste a besoin de 3 milliards d'Euros. L'Etat seul propriétaire n'a pas pu apporter cette somme mais il a trouvé 60 milliards pour les banques... Comprenne qui pourra !

  • Réforme des collectivités locales : débat

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    Recherche conseil... territorial.
    Le projet de réforme des collectivités locales devrait être présenté en conseil des ministres avant examen par le Parlement. Pour en parler le groupe a invité Yves Krattinger, sénateur, président du conseil général de la Haute-Saône et rapporteur de la mission sénatoriale sur la réforme des collectivités territoriales. Cette conférence-débat est prévue vendredi 18 septembre à 18 heures à l'espace Jean Bouhey à Longvic (37 route de Dijon).
    La fusion des Régions et Départements a aujourd'hui les faveurs de la droite qui a ainsi trouvé le moyen de réduire par deux le nombre d'élus locaux. La démocratie locale est condamnée et sacrifiée pour servir des intérêts purement politiciens. Le travail de qualité réalisé par la mission sénatoriale Belot aurait-il été oublié ?
    Vous pouvez retrouver ici :

     

     

    Réforme des collectivités

    territoriales

     

    CONFéRENCE-DEBAT avec

    Yves KRATTINGER
    Sénateur,
    Président du Conseil Général de Haute-Saône,

    Rapporteur de la mission sénatoriale
    sur la réforme des collectivités.

     

    Vendredi 18 septembre  à 18 heures

    Espace Jean-Bouhey à LONGVIC

     

  • Après Bongo 1, Bongo 2 ?

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    Le chef de l'Etat en personne assistait en juin dernier aux obsèques d'Omar Bongo, président d'un grand pays africain, mais aussi symbole du concentré le plus pur des relations occultes, notamment avec la France. Plus récemment, pour le 40eme anniversaire du règne sans partage de Mohamed Khadafi en Lybie, c'est le secrétaire d'Etat à la coopération que notre gouvernement dépêchait expressement. Plus récemment encore, la succession à la présidence de la République du Congo se serait déroulée le plus démocratiquement possible, sans tricherie ni magouilles, et pour le plus grand bonheur du chef de l'Etat français, par la victoire du candidat "qui n'était pas le candidat de la France" (mais non, il vous le dit !). Cela me rappelle qu'il n'y avait aucun représentant du gouvernement français aux obsèques de Leopold Sedar Senghor. On a les amis (et les lectures) que l'on peut.

  • Trop d'élus locaux ? Pour qui ?

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    " Non, nous n'avons pas trop d'élus ". C'est par ce titre que s'exprimait le maire de Vanves pour rappeler que les élus locaux ne sont pas les "profiteurs inutiles" du mille-feuille territorial et qu'ils méritent le respect comme des réponses, quand elles ne sont ni populistes, ni politiciennes. Une prise de position très intéressante, dont le leader du Nouveau Centre en Côte d'Or pourrait s'inspirer... Ceci devrait être d'autant plus facile que ce maire est étiqueté Nouveau Centre aussi. J'attends la réponse de notre président-candidat potentiel !


    Lire ici la tribune du maire de Vanves parue dans les Echos.

  • RSA : un démarrage "conforme" ?...

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    7173, c'était le nombre de bénéficiaires du RMI en Côte d'Or.

    7424, c'est le nombre de bénéficiaires du RSA au 1er juillet dernier.

    Donc fort peu de plus, et parmi ceux-ci les bénéficiaires de l'allocation de parent isolé. Or il y a 3 fois plus de bénéficiaires potentiels dans notre département. Sûrement pas à n'importe quelles conditions : dignité et respect de la vie privée sont deux valeurs manifestement plus étrangères aux auteurs des questionnaires qu'aux répondants. La droite peut pérorer : la solidarité, ce n'est vraiment pas pour tout le monde ! Et Martin Hirsch peut affirmer que c'est là un démarrage "conforme aux prévisions". Lesquelles ? C'est toute la question !

  • Sur le cumul : pour un débat

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    Le fait d'exercer plusieurs activités est une réalité, parfois regrettable quand il s'agit de cumuler plusieurs emplois peu rémunérateurs. Quand il s'agit d'activités complémentaires nul n'y verrait malice. On peut convenir qu'il y a bien un lien logique à exercer et des fonctions professionnelles, et celles de délégué syndical de la profession en question... La question plus politique du cumul des mandats en appelle au moins deux autres : celle de la carrière de l'élu en situation de cumul et celle de l'occupation de plusieurs fonctions, simultanément ou successivement. Une distinction directement liée au statut de l'élu dans notre démocratie, car il y a une marge entre l'élu qui fait profession politique, et celui qui fait de la politique en plus d'autres activités. Sans compter que sur une vie, on peut commencer par la derniere position et être appelé à finir en première position, comme l'inverse ! La définition des stratégies n'étant pas celle des objectifs, ces questions ne doivent donc pas être réservées à quelques uns, qui selon les situations locales, se feront fort de chercher logiquement à préserver leurs chances avant tout. Ce n'est donc pas une nouveauté pour ce qui me concerne : de nouvelles limites et incompatibilités aux cumuls me semblent souhaitables, autant aujourd'hui qu'hier. Il en va du respect fondamental dû à la démocratie, qui doit rester notre première exigence. Elle seule peut vouloir et doit séparer les pouvoirs pour prévenir tout risque de concentration abusive, et permettre le débat public. Exemple dans le Finistère, où une charte fédérale pour la rénovation du Parti Socialiste a été adoptée dès juin dernier (cliquer ici). Un débat que j'appelle de mes voeux en Côte d'Or.

  • Bourses aux lycéens : peut mieux faire !

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    Voici le texte de la Tribune d'expression du groupe parue dans le dernier numéro de Côte d'Or Magazine.

     

    En rétablissant en juillet, mais pour un an seulement, le versement des bourses départementales pour les lycéens, qu'il avait supprimé en décembre dernier, le président du Conseil général a cédé aux demandes fortes et répétées des élus de notre groupe, qui font ainsi œuvre utile pour les Côte-d’Oriens.

    Il a reculé parce qu'il n'est pas sûr que le droit soit avec lui et que l'équité ait été respectée. Dans son chapitre « Action sociale », le Code général des collectivités territoriales stipule en son article L 3214-2, modifié récemment par la loi du 12 mai 2009 : « Le Conseil général, (…) attribue et retire les bourses entretenues sur les fonds départementaux, sur l’avis motivé : 1° du proviseur ou du principal et du Conseil d’administration pour les lycées et les collèges ; 2°du responsable d’établissement pour les établissements d’enseignements privés.» La loi est claire.

    Les lycéens ont été pris en otage pour des motifs purement politiciens pour attaquer la Région. N'étant pas le porte-parole du Président de la Région, le groupe constate qu'il y a bien d'autres domaines où les demandes de la Région restent lettres-mortes d’une part ; et d’autre part que la Région intervient pour les gymnases, pour la LINO, pour la rocade de Beaune... Autant de dossiers qui ne sont pas de sa compétence et dont la majorité départementale se félicite ! Quelle cohérence ! La polémique n'est donc pas correcte et elle cache l’absence de dialogue avec les lycéens et leurs familles.

    Il a reculé parce qu'il était aussi en difficulté politique devant une mesure injuste. En période de crise, pénaliser les familles alors que les crédits affectés au train de vie du Conseil général sont en hausse, est plus qu'indécent. Difficile en effet de promouvoir la diminution du poids des cartables d’un côté et ne prévoir aucune utilisation des crédits économisés sur les bourses à verser aux lycéens en ignorant des demandes répétées de parents (acheter un demi-jeu de livres scolaires par ex.). Ces parents d'élèves, alarmés par cette suppression, avaient déposé des motions dans les conseils d'administration des collèges et exprimé ainsi légitimement leur désaccord. De plus, si les aides pour les collégiens ont été augmentées de 5 % cette année, celles proposées aux lycéens ne le sont plus depuis 5 ans. Une nouvelle fois, l’inégalité est patente et doit être dénoncée.

    Supprimer puis rétablir à 6 mois d’intervalle une aide ne constitue pas une démarche claire et responsable envers les jeunes !