Ci-dessous la tribune parue dans l'édition de dimanche dernier au sujet de la réforme des collectivités territoriales.
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« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l'existence. »
Léon Blum.
Ci-dessous la tribune parue dans l'édition de dimanche dernier au sujet de la réforme des collectivités territoriales.
J’assistais mardi à Paris à une séance réunissant l’ensemble des présidents des commissions départementales de la présence postale. Pas moins de deux ministres y participaient également. Mais ce ne fut pas suffisant pour nous rassurer. J’y suis intervenu quand a été abordée la question de la transformation du statut de la Poste en Société Anonyme. D’autant que simultanément pèsent de réelles incertitudes sur le fonds d’amortissement, qui permet de financer les agences postales communales. Entre privatisation d’un côté et « municipalisation des financements » de l’autre, comment l’avenir préparé à la Poste ne pourrait-il pas nous inquiéter ? Pour financer sa modernisation et son développement, la Poste a besoin de 3 milliards d'Euros. L'Etat seul propriétaire n'a pas pu apporter cette somme mais il a trouvé 60 milliards pour les banques... Comprenne qui pourra !
Réforme des collectivités
territoriales
CONFéRENCE-DEBAT avec
Yves KRATTINGER
Sénateur,
Président du Conseil Général de Haute-Saône,
Rapporteur de la mission sénatoriale
sur la réforme des collectivités.
Vendredi 18 septembre à 18 heures
Espace Jean-Bouhey à LONGVIC
Le chef de l'Etat en personne assistait en juin dernier aux obsèques d'Omar Bongo, président d'un grand pays africain, mais aussi symbole du concentré le plus pur des relations occultes, notamment avec la France. Plus récemment, pour le 40eme anniversaire du règne sans partage de Mohamed Khadafi en Lybie, c'est le secrétaire d'Etat à la coopération que notre gouvernement dépêchait expressement. Plus récemment encore, la succession à la présidence de la République du Congo se serait déroulée le plus démocratiquement possible, sans tricherie ni magouilles, et pour le plus grand bonheur du chef de l'Etat français, par la victoire du candidat "qui n'était pas le candidat de la France" (mais non, il vous le dit !). Cela me rappelle qu'il n'y avait aucun représentant du gouvernement français aux obsèques de Leopold Sedar Senghor. On a les amis (et les lectures) que l'on peut.
" Non, nous n'avons pas trop d'élus ". C'est par ce titre que s'exprimait le maire de Vanves pour rappeler que les élus locaux ne sont pas les "profiteurs inutiles" du mille-feuille territorial et qu'ils méritent le respect comme des réponses, quand elles ne sont ni populistes, ni politiciennes. Une prise de position très intéressante, dont le leader du Nouveau Centre en Côte d'Or pourrait s'inspirer... Ceci devrait être d'autant plus facile que ce maire est étiqueté Nouveau Centre aussi. J'attends la réponse de notre président-candidat potentiel !
Lire ici la tribune du maire de Vanves parue dans les Echos.
7173, c'était le nombre de bénéficiaires du RMI en Côte d'Or.
7424, c'est le nombre de bénéficiaires du RSA au 1er juillet dernier.
Donc fort peu de plus, et parmi ceux-ci les bénéficiaires de l'allocation de parent isolé. Or il y a 3 fois plus de bénéficiaires potentiels dans notre département. Sûrement pas à n'importe quelles conditions : dignité et respect de la vie privée sont deux valeurs manifestement plus étrangères aux auteurs des questionnaires qu'aux répondants. La droite peut pérorer : la solidarité, ce n'est vraiment pas pour tout le monde ! Et Martin Hirsch peut affirmer que c'est là un démarrage "conforme aux prévisions". Lesquelles ? C'est toute la question !
Le fait d'exercer plusieurs activités est une réalité, parfois regrettable quand il s'agit de cumuler plusieurs emplois peu rémunérateurs. Quand il s'agit d'activités complémentaires nul n'y verrait malice. On peut convenir qu'il y a bien un lien logique à exercer et des fonctions professionnelles, et celles de délégué syndical de la profession en question... La question plus politique du cumul des mandats en appelle au moins deux autres : celle de la carrière de l'élu en situation de cumul et celle de l'occupation de plusieurs fonctions, simultanément ou successivement. Une distinction directement liée au statut de l'élu dans notre démocratie, car il y a une marge entre l'élu qui fait profession politique, et celui qui fait de la politique en plus d'autres activités. Sans compter que sur une vie, on peut commencer par la derniere position et être appelé à finir en première position, comme l'inverse ! La définition des stratégies n'étant pas celle des objectifs, ces questions ne doivent donc pas être réservées à quelques uns, qui selon les situations locales, se feront fort de chercher logiquement à préserver leurs chances avant tout. Ce n'est donc pas une nouveauté pour ce qui me concerne : de nouvelles limites et incompatibilités aux cumuls me semblent souhaitables, autant aujourd'hui qu'hier. Il en va du respect fondamental dû à la démocratie, qui doit rester notre première exigence. Elle seule peut vouloir et doit séparer les pouvoirs pour prévenir tout risque de concentration abusive, et permettre le débat public. Exemple dans le Finistère, où une charte fédérale pour la rénovation du Parti Socialiste a été adoptée dès juin dernier (cliquer ici). Un débat que j'appelle de mes voeux en Côte d'Or.
Voici le texte de la Tribune d'expression du groupe parue dans le dernier numéro de Côte d'Or Magazine.
En rétablissant en juillet, mais pour un an seulement, le versement des bourses départementales pour les lycéens, qu'il avait supprimé en décembre dernier, le président du Conseil général a cédé aux demandes fortes et répétées des élus de notre groupe, qui font ainsi œuvre utile pour les Côte-d’Oriens.
Il a reculé parce qu'il n'est pas sûr que le droit soit avec lui et que l'équité ait été respectée. Dans son chapitre « Action sociale », le Code général des collectivités territoriales stipule en son article L 3214-2, modifié récemment par la loi du 12 mai 2009 : « Le Conseil général, (…) attribue et retire les bourses entretenues sur les fonds départementaux, sur l’avis motivé : 1° du proviseur ou du principal et du Conseil d’administration pour les lycées et les collèges ; 2°du responsable d’établissement pour les établissements d’enseignements privés.» La loi est claire.
Les lycéens ont été pris en otage pour des motifs purement politiciens pour attaquer la Région. N'étant pas le porte-parole du Président de la Région, le groupe constate qu'il y a bien d'autres domaines où les demandes de la Région restent lettres-mortes d’une part ; et d’autre part que la Région intervient pour les gymnases, pour la LINO, pour la rocade de Beaune... Autant de dossiers qui ne sont pas de sa compétence et dont la majorité départementale se félicite ! Quelle cohérence ! La polémique n'est donc pas correcte et elle cache l’absence de dialogue avec les lycéens et leurs familles.
Il a reculé parce qu'il était aussi en difficulté politique devant une mesure injuste. En période de crise, pénaliser les familles alors que les crédits affectés au train de vie du Conseil général sont en hausse, est plus qu'indécent. Difficile en effet de promouvoir la diminution du poids des cartables d’un côté et ne prévoir aucune utilisation des crédits économisés sur les bourses à verser aux lycéens en ignorant des demandes répétées de parents (acheter un demi-jeu de livres scolaires par ex.). Ces parents d'élèves, alarmés par cette suppression, avaient déposé des motions dans les conseils d'administration des collèges et exprimé ainsi légitimement leur désaccord. De plus, si les aides pour les collégiens ont été augmentées de 5 % cette année, celles proposées aux lycéens ne le sont plus depuis 5 ans. Une nouvelle fois, l’inégalité est patente et doit être dénoncée.
Supprimer puis rétablir à 6 mois d’intervalle une aide ne constitue pas une démarche claire et responsable envers les jeunes !
Voici le courrier que j’avais envie d’envoyer au Président du Conseil général de la Côte d’Or, mais aurait-il le sens de l’humour en cette période ? Une lettre que nul ne m’obligera à diffuser non plus. Je n’oserai pas.
Monsieur le Président,
Connaissant votre attachement à la qualité de la vie publique, j'ai l'honneur de vous transmettre les propositions élaborées par le groupe des Forces de Progrès du Conseil général de la Côte d'Or pendant la période estivale que nous avons mise à profit pendant que d’autres étaient à Frangy, Marseille ou La Rochelle. Pour gagner plus, nous travaillons en effet plus et nous espérons de tout coeur participer à une victoire claire, nette et massive sur les petites manœuvres, et préférons faire œuvre durable que des comptes futiles et éphémères.
A l'heure où les difficultés économiques laissent poindre la menace réelle d'une spirale déflationniste comme jamais notre économie n’en a connue, il nous apparait prioritaire de mobiliser toutes les énergies pour nous battre contre cette menace.
C'est pourquoi nous sommes prêts à vous rejoindre sur des mesures récentes que vous avez par ailleurs approuvées comme parlementaire et dont l'adaptation pour la Côte d'Or ne devrait donc pas nous poser de grands problèmes. Ce qui témoigne du caractère prophétique et visionnaire de l’action de la majorité départementale jusqu’à ce jour, caractère que nous voulons bien humblement reconnaître, tant il est évident.
1 Organiser les réunions des commissions et les sessions le dimanche.
Comme vous le savez, le dimanche a été identifié par les dirigeants d'entreprises et le gouvernement comme un frein à la croissance. Il s'agit donc de lever ce frein pour permettre une meilleure lisibilité des travaux du Conseil général. En outre, même si c'est moins important, ce sera là une manière efficace d'améliorer l'assiduité de nos collègues de la majorité. Les générations futures nous en sauront gré, compte-tenu de l'éminence des personnalités qui composent notre assemblée et des nombreuses réunions que les cumuls permettent d'accumuler. Il conviendrait de bannir définitivement le mercredi des journées travaillées au Conseil général pour protéger en cas de besoin (notamment pour vous) la possibilité d'assister au Conseil des Ministres du gouvernement. Nous accepterions le cas échéant des suspensions de séance à 11 heures pour permettre aux volontaires de participer aux services religieux hebdomadaires à la cathédrale (une mesure particulièrement appréciée par mon ami Patrick Molinoz, j'en suis sûr).
2 Elaborer un plan d'action plus global pour accélérer le discrédit de la chose publique.
L'opération "Estivale" sur les lignes TRANSCO 49, 50 et 70 doit être particulièrement signalée pour comprendre tout l'intérêt de faire circuler simultanément et dans le même bus des usagers ordinaires et des touristes qui ont payé différents tarifs pour le même trajet. Cette tentative, tristement méconnue, doit être généralisée afin de favoriser seulement les touristes que nous souhaiterons favoriser, ce qui permettra d'écarter tous les indésirables, ceux en particulier qui ne partagent pas nos remarquables desseins territoriaux.
Dans le cadre de ce plan d’action, un kit de survie pourrait être distribué à tous les conseillers généraux du département. Celui-ci devra être composé au moins :
- d'une paire de ciseaux aiguisés pour redécouper les cantons ;
- d'une boussole pour pouvoir s'orienter, non pas sur les chemins de randonnée du nouveau parc national du Châtillonnais mais dans les arcanes des Contrats Ambitions Côte d'Or ou de la politique de l'Eau ;
- et d'un décodeur numérique avec antenne-relais portative pour réussir à capter, n'importe où et en "plug and play", les séances publiques et les allocutions du président.
Il conviendra que les parlementaires de la majorité soient associés à l'élaboration et à la diffusion de ce kit, notamment dans le choix des ciseaux.
3 L'urgence : communiquer.
Le temps de l'action est venu. Les débats n'ont que trop durer et à chaque fois qu'ils sont réouverts, l'espoir d'un changement s'éloigne. Monsieur le Président, vous devez déclarer l'état d'urgence de la communication : que toutes les routes départementales soient fleuries de panneaux indiquant, comme dans votre circonscription, non plus les directions à prendre pour rejoindre tel ou tel village ou site touristique, mais plutôt la date du prochain fauchage (en mars 2010 ?).
A cet effet, nous vous proposons, à l'instar de l'opération expérimentale très réussie du nouveau ministre de l'Education nationale, une visite organisée de tel ou tel supermarché, de tel ou tel chantier, notamment de fouilles archéologiques, ou mieux de tel ou tel collège. Le succès incontestable de Monsieur le Ministre peut être répété de nombreuses fois, vu le nombre de collèges que le département gère.
Pour toutes ces raisons, nous vous proposons solennellement de demander le classement de l'hôtel du Département, de son parc, de ses bureaux, de ses différents bâtiments (collèges,...), comme zone touristique majeure.
Si ce courrier ne saurait former une feuille de route, il constitue une main tendue. Il n’est qu’une première étape car d'autres sujets devront être l'objet de nouvelles mesures originales et positives à l’avenir : réussir à se libérer des risques électoraux inhérents à une démocratie en instituant des charges à vie, cumulables, transmissibles et vénales ; les travailleurs pauvres trop peu nombreux ; les banques qui prêtent trop facilement de crédits ; la TVA qui étrangle les restaurateurs ; les productions alimentaires de fruits et légumes et leur financement public ; la production de lait et de viande en quantité ; le prix du blé à faire baisser sans toucher à celui du pain ; la Poste à privatiser pour une meilleure distribution du courrier ; les gendarmeries à fermer dans les territoires peu peuplés ; le RSA auquel certains réussiraient à échapper ; garantir le succès du grand emprunt national Sarkozy au moins à la hauteur du succès des emprunts Pinay ou Giscard d’Estaing... Mais nous avons fait un tri et ne vous en proposons que trois pour maintenir ainsi votre popularité parmi celles des plus grands espoirs du département. J'ajoute à ce sujet, à titre purement personnel, que parmi les sujets prioritaires, ceux des brioches dorées et des courses hippiques, qui vous sont chers, nous le savons, pourraient évidemment trouver une place de choix.
Restant à votre disposition pour évoquer directement avec vous, à la date de votre choix, les meilleures mesures à prendre pour servir l'avenir,
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos meilleurs sentiments.
Petite histoire édifiante de sincérité... Dans l'ordre chronologique.
3 juillet 2009. Session du Conseil général. Adoption du rapport n°10 de la 3eme commission, dont le point n°2 est ainsi rédigé :
« 2. OPERATION ESTIVALE
Afin de promouvoir le réseau TRANSCO et nos sites touristiques pendant la période estivale, trois lignes régulières proposeront dès le 1er juillet le Ticket Côte-d’Or . Il s’agira des lignes n° 50 DIJON / CHATILLON-SUR-SEINE, n°44 DIJON / NUITS-SAINTGEORGES / BEAUNE et n°49 DIJON / SEMUR-EN-AUXOIS qui pourront être empruntées pour 1,50€. Ces trois lignes permettent un aller et retour dans la journée depuis Dijon. Les abonnements de la tarification actuelle demeurent valables jusqu’au 31 août sur ces trois lignes. »
Si le lecteur ne comprend pas que, par anticipation au 1er septembre, la tarification unique sera appliquée sur ces 3 lignes dès le 1er juillet, qu’il me prévienne. C’est en tous les cas ce qui avait été compris par certains habitants de Baigneux les Juifs.
9 juillet 2009. Melle X, domiciliée à Baigneux les Juifs, se présente au conducteur de la ligne 50 avec 1,5 euros pour prendre son ticket pour aller à Dijon. Réponse du conducteur : « Oui mademoiselle, c’est bien 1,50 euros depuis le 1er juillet, mais seulement si vous prenez le bus à Châtillon sur Seine ». Et de lui réclamer 9,80 euros, soit le prix "hivernal" Le chauffeur a eu la courtoisie d’attendre qu’elle retourne à son domicile rechercher le complément. Et a dû sûrement se mettre en retard., ainsi que tous les autres passagers. Reste que cet exemple de double langage entre les grandes ambitions et les actes est tristement quotidien au Conseil général. Comment s'étonner que les jeunes aient de moins en moins confiance dans les déclarations politiques ?
Le Président du Conseil général de la Côte d’Or vient tout simplement d'inventer le ticket TRANSCON : plus vous êtes proche de l’arrivée, plus vous payez cher !!! Car en partant de Baigneux-les-Juifs, on est 34 km plus près qu’à Chatillon sur Seine de la destination finale... Vivement septembre !